Behind Closed Doors
2018 coucou les BCDiens ! J'ai vu que certains d'entre vous revenaient voir de temps en temps notre bon vieux forum, alors je me suis dit que j'allais vous faire un petit coucou.
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 [Flashback] Do you want a cup of grape juice? ▬ ft Seo Han Kyung

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Bae Min Woo
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MessageSujet: [Flashback] Do you want a cup of grape juice? ▬ ft Seo Han Kyung    [Flashback] Do you want a cup of grape juice? ▬ ft Seo Han Kyung  EmptyMer 11 Juil - 21:28

Juillet 2009, dans un parc du quartier Songpa.

Si j’avais un principe, c’était bien de ne jamais faire des choses qui iraient à l’encontre de ce que je voulais faire. C’est pourtant ce que je m’étais apprêté à faire ce matin-là. Je m’étais levé, le visage dénué d’expressions puisque je ne ressentais rien. J’étais vidé. Je préférais ne pas penser à la cause de mon état car j’irais sans doute aux entraînements comme prévu sur mon planning, je ne me connaissais que trop bien pour cela. Non, ce matin j’avais décidé de ne pas être fidèle au rendez-vous. Je baissais la tête furtivement puis me levais, regardant désormais droit devant moi. Je ne me laisserai pas abattre, c’était tout bonnement impossible pour moi, mais aujourd’hui j’avais l’intention de faire un break. J’étais sûr de me faire reprendre par le président pour cet écart mais je n’y pensais pas à cet instant, puis ce dernier savait pertinemment que j’étais un trainee assidu, enfin, je n’en étais pas sûr au final, étant donné que j’en étais toujours au même point. J’allais m’habiller en pensant à toutes les choses que je pouvais faire aujourd’hui, mais aucune activité ne me vint à l’esprit. Mes pensées, mes attentes, mon acharnement… Tout mon esprit était accaparé par ce que je désirais et pensais pouvoir accomplir au sein de la ASE, si bien que lorsque je me laissais le champ libre je ne savais plus quoi faire. Alors oui, je pouvais aller draguer ici ou là, mais ça c’était une échappatoire que j’associais beaucoup trop à mon travail, bien que cela puisse paraître étonnant, c’était comme ça.

Je m’échappais du dortoir commun à une heure où tout le monde dormait encore, faisant mon possible pour faire le moins de bruit. Mon dernier souhait était celui d’être repéré. Par conséquent je ne m’attardais pas à la cafétéria pour me remplir la panse et me dirigeais directement vers la sortie secondaire. Malgré l’heure bien matinale, certains employés de l’agence pouvaient être réveillés donc la sortie principale n’aurait pas été une bonne solution. Je rasais les murs du couloir jusqu’à me retrouver devant le grillage extérieur. Un soupir de soulagement sortit quand je remarquai que j’avais réussi la mission que je m’étais donnée ; je n’avais croisé personne. Je grimpai sur le barrage métallique, sac à dos en place et baskets bien lacées. Je me retrouvais vite dans les rues séoulites, le soleil n’allant pas tarder à se lever et l’air frais venant déjà me chatouiller les narines. J’errais, seuls mes pieds connaissaient le chemin, je ne savais pas où aller donc je marchais sans but précis. Je ne serais pas perdu puisque je connaissais très bien les environs, depuis le temps. On m’avait toujours dit que je devais profiter de mes années en tant que trainee pour profiter des alentours, Gangnam était un beau quartier, mais je ne sortais pas tant que ça au final. Enfin, il m’avait fallu moins d’un an pour m’acclimater au quartier, or ça faisait dix ans que j’y étais, donc marcher les yeux fermés n’aurait pas été un problème, et marcher au hasard dans les rues non plus.

Je me suis retrouvé devant un petit café dans lequel j’étais entré, m’inclinant devant le serveur pour ensuite réclamer un café noir. Je m’assis sur une table de la terrasse avec ma tasse, croisant les jambes un instant pour savourer la chaleur du liquide qui contrastait avec l’air frais du matin. Je réfléchissais, fixant le fluide noir dans la tasse, je ressassais, ce n’était pas la meilleure chose à faire pour me changer les idées mais je ne pouvais visiblement pas m’en empêcher. Je m’inquiétais beaucoup pour mon avenir. J’étais trainee depuis dix longues années et je n’avais toujours pas débuté. J’étais supposé débuter un jour, mais j’aurais vraiment tenu à débuter avant mon frère cadet. Mais maintenant c’était fait, et pas question de baisser les bras, comme toujours, comme lorsqu’il avait été nommé leader des trainees, entre autres. J’étais doué, je le savais, mais apparemment je n’exploitais pas assez mon talent pour me faire choisir comme membre des Daebak Shidae. J’aimais bien le concept du groupe, lorsque le président nous l’avait présenté je m’y voyais déjà, mais non. J’en étais donc rendu là, à boire mon café, à ne pas savoir combien de temps encore j’allais être trainee. Au moins un an puisque la ASE ne faisait débuter que deux groupes par an. Je soupirais, de lassitude cette fois-ci. Je ne voulais pas me l’avouer mais j’étais fatigué de tous ces entraînements, de tous ces efforts fournis. Je n’avançais pas, je n’évoluais pas, c’est ce que je pensais du plus profond de mon être. Pourquoi ça ne payait pas ? Je ne sais pas. J’étais déterminé, et je le serais encore une fois retourné à l’agence, enfin ça, c’était ce que j’espérais. Je clignais des yeux pour la première fois depuis le début de ma réflexion, mon portable venait de vibrer dans la poche de mon pantalon. Je ne pris pas la peine de regarder ce qui se passait sur mon téléphone. Réfléchir en portant son regard sur du café n’était pas bon, c’était un fait. Je souris bêtement devant ma bêtise puis bus ma dose de caféine. Ce goût aigre qui s’imprégnait dans mes papilles gustatives était comme un nouvel éden pour moi. Je finis bien trop vite, puis payait ce que je devais au serveur, qui me souhaitait au passage de passer une bonne journée. Rite de routine, certes, mais je ne pouvais prendre ces mots qu’avec beaucoup d’ironie.

Je me mis en route vers… Aucun endroit en particulier en fait. J’étais perdu mentalement, je laissais de nouveau mes jambes prendre le dessus sur mon cerveau. Comme si mes gestes ne m’étaient pas commandés par mon cerveau. Cela m’arrivait quand j’étais exténué, aujourd’hui était un de ces jours où la fatigue était trop grande. Ne pas se laisser abattre, répète-toi ça Minwoo. Toutefois, marcher me faisait le plus grand bien, l’air frais m’aérait l’esprit, c'était ce que je pensais.

Je me retrouvais en un instant dans un grand parc aux grandes étendues d’herbe. Le vert vif accentuait tout ce que je ressentais, allez savoir pourquoi. Toujours est-il que je me mis à courir à grande enjambées, comme un coureur de marathon. Aveuglé par la lumière du jour, j’avais fait un tour complet du parc avant de m’effondrer sur le dos, dans l’herbe. La seule chose dont je me souvienne, c’est que j’étais à moins d’un mètre d’un arbre. Je m’endormis à cet endroit, rêvant probablement d’un monde meilleur.
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Seo Han Kyung
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MessageSujet: Re: [Flashback] Do you want a cup of grape juice? ▬ ft Seo Han Kyung    [Flashback] Do you want a cup of grape juice? ▬ ft Seo Han Kyung  EmptySam 14 Juil - 16:00

« Pathétique ! Tu es pathétique mon pauvre Han Kyung ! »
C'est ce que je m'étais dit en me regardant dans un miroir.
Celui que je voyais dans la glace n'était pas moi. Ça ne pouvait pas être moi. Han Kyung n'est pas le genre à s’apitoyer sur son sort, à baisser les bras face à l'échec. Non, Han Kyung est un battant, un soldat qui combat jusqu'à son dernier souffle. Pas ce gars pitoyable que je voyais dans le reflet.
Et pourtant, il fallait l'admettre : ce pauvre type aux yeux bouffis et humides, qui broyait du noir depuis maintenant deux semaines, qui se demandait sans cesse si ce qu'il faisait là, si tout ce pourquoi il trimait depuis plus de sept ans, n'était pas une erreur et s'il avait encore une raison de se battre ; c'était bien moi.

Des raisons pour m'accrocher, j'avais l'impression de les perdre une à une. Et ça, depuis qu'Haneul avait débuté. Pardon, Seohan. Et oui, les Daebak Shidae venaient de voir le jour. Je ne faisais pas un pas sans en entendre parler. Des Seohan par-ci, des Seohan-oppa par-là... Enfin bref, une douce mélodie qui berçait chacun de mes pas, partout où j'allais. Il fallait dire que le phénomène avait pris une dimension incroyable. Personne ne se doutait que le groupe aurait un tel succès dès sa sortie et bien même avant.

Moi je le savais. Je savais que le concept, que les membres plairaient, que tout cela créerait une véritable déferlante au sein de l'industrie musicale. Ce que je ne savais pas, c'est que cela arriverait plutôt que prévu. J'étais au courant que cette année, un nouveau groupe devait faire ses débuts. Mais le fait qu'il puisse s'agir de mon frère, ne m'avait pas traversé l'esprit. Il était... encore trop jeune, pas assez mûr pour supporter tout ça.

Les premiers jours, j'étais plus inquiet qu'autre chose. Arriverait-il à supporter la pression ?
Les suivants, vint la jalousie. Il réussissait, mieux que ce que je ne ferais sûrement jamais. ; et encore une fois avant moi. J'aurais dû naître après ou alors même pas du tout. Je n'en serais pas au point de jalouser mon petit frère. La déferlante commençait.
Ceux d'après, la jalousie laissa place à l'irritation, à l'agacement. En peu de temps, le groupe était devenu le nouveau phénomène à suivre. Les fans s'entassaient comme des sardines à l'entrée de l'agence, dans l'espoir d'apercevoir l'un des membres, sans grands succès. Chaque jour, c'était la même chose. On ne pouvait même plus passer par l'entrée principale, réduit à s'écraser comme des cafards. Le pire, c'était d'être de la même famille. Sous prétexte que j'étais son frère, j'étais celui par lequel il fallait passer pour pouvoir avoir un autographe ou même son numéro de téléphone.
« Le frère de Seohan ». C'était devenu mon deuxième prénom, si ce n'était le premier. Il fallait croire que j'étais connu ainsi. J'aurais préféré qu'on oublie.
Et maintenant, après deux semaines, je n'étais plus rien. Oublié Han Kyung, le frère de Seohan, celui qui se battait corps et âme pour atteindre son but.

« Pathétique ! Tu es pathétique mon pauvre Han Kyung ! »

Voilà où j'en étais resté. M'apitoyer sur mon sort ne ferait jamais avancer les choses, me morfondre dans mon coin non plus et pleurer comme un gamin de maternelle encore moins.
Pourtant, c'était bien ce que j'étais en train de faire. Pleurer sans pouvoir m'arrêter. Et si quelqu'un avait pu me voir en ce moment, il n'aurait pas su dire si c'était parce que j'étais triste ou parce que j'étais mort de rire. Je m'étais trouvé tellement ridicule à pleurer de la sorte que je n'avais pu m'empêcher d'exploser de rire.

La fatigue me faisait délirer. J'avais besoin d'une bonne douche pour faire partir toute la crasse accumulée au cours des entraînements de ce matin. Oui, une bonne douche froide.
Propre et frais, je me sentais revivre. Tout ce dont j'avais besoin maintenant, c'était un endroit pour respirer. J'avais attrapé une casquette, enfoncée jusqu'à ce que mes yeux rouges soient dissimulés et étais sorti de ma chambre. En quelques enjambées, j'étais dehors, sous le soleil brûlant d'une journée de juillet.

Je ne sais pas combien de temps j'ai vagabondé dans les rues, parmi les couples qui se promenaient main dans la main, les pères de famille qui emmenaient leurs enfants s'amuser dans le square d'à côté et les mères qui bavardaient joyeusement entre elles sur le dernier exploit de leurs bambins. Peut-être une heure, peut-être plus, peut-être moins. Je me perdais facilement dans mes pensées lorsque je marchais sans destination précise. Je ne m'étais même pas rendu compte que mes pas m'avaient guidé à travers un parc jusqu'à ce que je remarque la verdure m'entourant, l'étendue d'eau que je longeais depuis un moment sans doute. Sur ma droite, se tenait un chêne immense. Je m'en étais approché avec l'envie de me poser quelques instants dessous. Mais ça, c'était avant de voir qu'il y avait déjà quelqu'un.

J'ai d'abord pensé que cette personne était morte. Ma paranoïa me perdra probablement un jour. Je m'étais donc approché, avec le grand espoir que cet individu soit vivant. La dernière chose dont j'avais envie aujourd'hui et jusqu'à la fin de ma vie, était de me retrouver nez à nez avec un cadavre. Mais après avoir découvert de qui il s'agissait, je demandais si au final, un macchabée n'aurait pas été préférable. Après mûre réflexion, j'étais soulagé de trouver un Min Woo roupillant plutôt qu'un corps en décomposition.

Mais que faisait-il là ? Maintenant que j'y repensais, je ne l'avais pas vu de toute la matinée, que ce soit durant les entraînements ou ailleurs. Cela aurait dû me faire tilter : ne pas voir Min Woo de la journée n'était généralement pas signe de bons présages. Il fallait dire que depuis 7 ans, s'était établi un habituel jeu du chat et de la souris entre nous. Quelque part et même si je ne l'avouerais peut-être jamais, il m'a permis durant toutes ces années de faire l'impasse sur mes problèmes familiaux. Du moins jusqu'à ces deux dernières semaines. Je savais que Min Woo n'était pas du genre à faire l'école buissonnière, mais je suppose que l'annonce des débuts de son petit frère, Si Woo, ne l'avait pas non plus laissé indifférent. Il ne semblait pas, tout comme moi, digérer le fait que son frangin soit le premier des deux à réussir. Je ne le comprenais que trop bien. À ce point, on ne se ressemblait que trop. Néanmoins, ce n'était pas pour autant que je prenais des gants avec lui et lui avec moi. J'avais toujours une dent contre lui et je n'étais pas du genre à pardonner facilement. Il était temps de sortir la belle aux bois dormants de son long sommeil.

« Eh tête flan ! Debout! ». Aucune réaction. Tant pis pour lui ! Je fis le tour et me posta au bout de ses pieds.
« Alors quoi, t'abandonnes déjà ? » lui ai-je dit. À force de légers coups de pied -je n'avais pas non plus l'intention de passer mes nerfs sur lui-, il commença à émerger. Il n'avait pas l'air de comprendre ce qui lui arrivait. Et moi, j'en avais rajouté une couche.
« Je ne savais pas que tu étais du genre à sécher les cours. Mais maintenant, ça me permet de comprendre... ». Non, il ne devait sûrement pas s'attendre à me voir là. Mais, on était deux dans ce cas-là. Il avait l'air d'attendre la fin de ma phrase, ce que je lui donnai avec plaisir, un sourire narquois plaqué aux lèvres.
« Comprendre pourquoi ton petit frère a débuté avant toi et non le contraire ! »
Finalement, j'aurais peut-être dû m'abstenir.
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Bae Min Woo
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MessageSujet: Re: [Flashback] Do you want a cup of grape juice? ▬ ft Seo Han Kyung    [Flashback] Do you want a cup of grape juice? ▬ ft Seo Han Kyung  EmptySam 21 Juil - 22:57

J’étais parti en mer tôt dans la matinée, les vagues étaient alors calmes et l’air stagnait paisiblement. Seul sur mon voilier, qui n’était pas vraiment au large mais tout de même loin des côtes, je me sentais si serein. Le soleil brillait dans le ciel, une partie de ses rayons venant me brûler la peau du dos mais la brise adoucissait l’effet de chaleur. J’attrapai un ouvrage et le posai devant moi pour commencer à lire comme le bienheureux que j’étais. Allongé sur le ventre, je tournais les pages sans prêter attention au temps qui défilait, absorbé par l’histoire de mon protagoniste du jour. Alors que je continuais à dévorer mon ouvrage, les pages ont soudainement été balayées par le vent qui s’était levé. Je me retournai pour voir que le ciel était désormais recouvert d’épais nuages gris. Je n’eus pas le temps de me relever que la pluie s’était mise à tomber, le vent se fit plus violent, m’obligeant à me raidir pour ne pas tomber. J’oubliais le livre posé sur le bateau puis allai régler l’inclinaison des voiles avant de retourner à l’intérieur, afin de reprendre le contrôle du tableau de bord. J’entendais les vagues déferler, provoquant un vacarme qui aurait fait hérisser le poil de n’importe quel humain. Le bateau tanguait de plus en plus, ce qui me fit perdre l’équilibre. Je me retrouvai sur le sol, à plat ventre, les deux mains collées au sol.

    « Eh tête flan ! Debout ! »

Sur l’instant, je n’ai pas su si c’était mon inconscience qui m’ordonnait ceci mais cet appel me semblait étranger. La mer houleuse secouait continuellement mon corps comme un drapeau qu’on aurait agité dans les airs, je mettais toute la force de mon corps pour tenter de me relever mais je restais plaqué par terre.

    « Alors quoi, t'abandonnes déjà ? »

Non, définitivement cette voix n’était pas celle de mon esprit, la voix était bien celle d’un autre. Je pris conscience de mon état doucement puis tentais d’ouvrir les yeux. J’avais la vue embuée mais je compris que les secousses étaient dues au pied de mon vis-à-vis, était-il fou ? De quel droit se permettait-il de me toucher, premièrement, mais en plus avec son pied ? Pour me réveiller qui plus est ! Je levai le regard pour dévisager l’homme qui se tenait debout devant moi et ne fut pas surpris de découvrir cette canaille d’Han Kyung. Je savais que ce mec avait un grain, mais là, il avait parlé d’abandon ? Avait-il seulement de la considération ? Ou peut-être était-ce sa conscience qui lui faisait défaut ?

    « Je ne savais pas que tu étais du genre à sécher les cours. Mais maintenant, ça me permet de comprendre... »

De comprendre ? De comprendre quoi ? Quoique ce crétin veuille comprendre, de quoi se mêlait-il ? Je ne séchais jamais les cours, il devait le savoir autant que moi vu le nombre de fois où je croisais sa tête d’immature.

    « Comprendre quoi putain ? T’es capable de comprendre des choses toi ? Il me semble que tu n’es pas un très bon élève hein… Tu devrais utiliser le peu de neurones viables que tu as pour te mêler des sujets qui te regardent. »

Ce devait être la deuxième fois en dix ans que je séchais, la première c’était parce qu’on était restés coincés dans un ascenseur avec une de mes conquêtes, et aujourd’hui… Il devait savoir pourquoi, étant donné qu’il était dans le même marasme. J’étais blasé de notre jeu, si j’avais été à sa place je l’aurais simplement ignoré. Mais non lui ne pouvait pas s’empêcher de ramener sa fraise. Alors je n’allais pas me laisser marcher dessus, ça non. Je me redressai sur mes coudes alors qu’il me répondit, un sourire hautain scotché aux lèvres :

    « Comprendre pourquoi ton petit frère a débuté avant toi et non le contraire ! »

Il ne tenait pas à sa vie ? Nan, franchement, je ne voyais pas d’autre explication. Mon sang n’eut pas le temps de faire un tour que j’étais debout, mes mains enroulées autour du tissu de son col. Je n’avais jamais su garder mon sang froid et ce crétin de rappeur avait toujours eu un pour mettre mes nerfs à vif, et je ne me gênais pas pour le lui rendre. Les quelques centimètres qui le séparait de moi ne me faisait nullement peur, et il pouvait avoir peur de moi, surtout dans l’état mental où je me trouvais. Comment osait-il seulement sourire devant moi ? Il aurait dû comprendre, il aurait dû savoir, il me devait au moins ça, cette considération-là. Mais non. N’avait-il pas de cœur ? N’avait-il eu aucun sentiment lorsque son frère cadet avait débuté ? Certes, lui avait au moins le mérite d’être entré dans l’agence après son frère, ce qui faisait d’Han Kyung l’hoobae, et d’Ha Neul le sunbae, mais Han Kyung restait l’aîné, et c’était ça qui importait dans notre société. Alors oui, je me sentais abattu, écrasé, terrassé par ce fait. Si lui n’avait aucune considération pour le regard des autres, ce n’était en rien mon problème, et il n’avait sûrement pas à venir sous mon nez pour me reprocher ça, parce que moi, j’étais humain, parce que moi, je m’étais depuis toujours dévoué entièrement à l’accomplissement de mon rêve. Que mon pire ennemi nie ça sous mes yeux, c’était vraiment lâche de sa part. Oui c’était ça, extrêmement lâche.

    « Abandonner ? L’abandon c’est uniquement pour les pauvres mecs sans avenir comme toi, vois-tu. Ne t’avises plus de me juger ou le goût de la terre n’aura plus de secret pour toi. »

Je soupirais en baissant les yeux, me battre avec lui ne me mènerait à rien. Je ne lâchais pas son col pour autant puis relevai le regard pour scruter l’expression de son visage. Il semblait avoir perdu son sourire pour retrouver un visage sérieux, mais je n’aurais pas su vous décrire ce qu’il ressentait exactement. Je fronçai les sourcils quand mon regard se posa sur ses yeux baissés, mais surtout rougis. J’avais envie de me foutre de sa tronche ouvertement, mais bon, vu que tout vient à point qui sait attendre, je n’ai même pas esquissé l’ombre d’un sourire moqueur. Sans me reculer pour lui montrer que j’avais pleine vu sur ses yeux, je lui demandai :

    « T’as les yeux rouges. T’as pleuré ? »

Oui, je voulais qu’il se ridiculise lui-même et qu’il m’avoue que lui aussi était touché, qu’il crache le morceau !
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Seo Han Kyung
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MessageSujet: Re: [Flashback] Do you want a cup of grape juice? ▬ ft Seo Han Kyung    [Flashback] Do you want a cup of grape juice? ▬ ft Seo Han Kyung  EmptySam 28 Juil - 23:49

« Abandonner ? L’abandon c’est uniquement pour les pauvres mecs sans avenir comme toi... »

La vérité, on n'avait jamais osé me la dire en face. Non, on trouvait toujours des moyens détournés pour me la faire comprendre. Je m'étais toujours dit que c'est ce qui faisait le plus de mal. J'avais tort.

Ces mots, je m'attendais à les entendre sortir de la bouche de mon père ou bien de ma mère. Mais pas de Min Woo. J'avais toutes les raisons de m'y attendre pourtant. Au bout de sept ans, il fallait tout de même que cela sorte. Mais, c'est arrivé, comme un gros coup de poing dans le ventre, sans que je puisse faire quoique ce soit. Et ça faisait mal. L'entendre de sa bouche à lui, lui qui est sûrement le seul être sur cette maudite planète à pouvoir me comprendre, à savoir ce que ça faisait de tomber juste devant la ligne d'arrivée, c'était dur. Dur parce qu'il disait la vérité, vérité qui au fond de moi, je connaissais depuis toujours. Il avait juste appuyé sur les bons boutons.

Je l'avais cherché en même temps, inconsciemment ou non. Je savais que j'aurais dû m'arrêter, l'ignorer, passer mon chemin et faire comme si de rien était. Mais il avait fallu que je l'approche, que je lui balance tout ça à la figure et ça ne m'aurait pas étonné s'il m'avait frappé juste après qu'il ait saisi le col de mon t-shirt à pleines mains. Mais il ne l'avait pas fait. Il s'était contenté de soupirer et moi, trop lâche pour le regarder en face, j'avais baissé les yeux. Je ne savais pas ce qu'il avait en tête : réfléchissait-il à d'autres remarques cinglantes ? Ou observait-il à quel point j'étais pathétique ?

« T’as les yeux rouges. T’as pleuré ?»

S'il y avait bien une chose à laquelle j'aurais voulu qu'il ne prête pas attention, qu'il ne remarque pas, c'était bien cela. Mais ce n'était pas avec la courte distance qui nous séparait que ce détail aurait pu lui échapper. J'avais misé trop d'espoir sur la simple casquette que j'avais vissé sur le dessus de ma tête en quittant le dortoir. J'avais vainement tenté de réajuster la visière, mais le mal était fait. Il avait vu l'évidence même que toute cette histoire m'avait plus touché que ce que je voulais bien le montrer. Je savais qu'il se fichait éperdument de la raison pour laquelle j'avais pleuré. Tout ce qu'il voulait c'est que je l'admette, admettre qu'au final, j'étais aussi désespéré que lui.
S'il croyait que j'allais lui donner satisfaction:

« C'est à cause de mes allergies! »lui avais-je répondu.»

Toujours avoir une excuse en poche. Qu'elle soit des plus banales ou non, ça permettait toujours de se débrouiller pendant un moment.
Sauf dans le cas où l'individu en face de vous, qui est censé vous haïr plus que tout au monde, qui est censé s'en foutre de vous comme de l'an quarante, sait que vous mentez comme un arracheur de dents.

Il n'aurait pas dû le savoir, ce n'était pas normal qu'il sache. Qu'il sache qu'en réalité j'étais allergique aux piqûres d'abeille et que si jamais je me faisais piquer, j'étais bon pour gonfler comme une baudruche et mourir dans les minutes qui suivaient.
Alors, comprenez que je n'avais pu cacher ma surprise plus longtemps. Sous le "choc" -s'il était possible d'appeler cela ainsi - j'avais écarquillé les yeux et relevé la tête assez brusquement si bien que Min Woo eut un léger mouvement de recul. Ma couverture était grillée mais c'était le cadet de mes soucis. J'étais curieux de savoir comment lui, parmi toutes les personnes au monde, pouvait être au courant. Je n'étais même pas sûr que mon propre frère le sache et que ma mère s'en rappelle.
Je ne pensais même plus à ses mains qui m'agrippaient, ni au fait qu'il venait de me traiter de crétin sans avenir. Non tout ce qui m'importait, c'était de savoir:

«C-comment est-ce que tu sais pour mes allergies? Je ne l'ai jamais dit à personne.»

Ce n'était pas une chose à laquelle je m'attendais. Lui non plus visiblement. Il avait parlé sans réfléchir, sortant la première chose qui lui était passé par la tête. Ne disait-on pas que l'on connaît mieux ses ennemis que ses amis ou sa propre famille?
Mais il avait eu tort sur une chose: même si je doutais moi-même de mon avenir, de quoi il serait fait et qu'une infinité de questions tournaient viraient dans ma tête: Comment? Pourquoi? Qui? Où et quand?; moi, je n'avais jamais abandonné et ça, il devait le comprendre:

« Tu sais, toi et moi, on n'est pas si différent que cela après tout et je crois que tu le sais aussi bien que moi. Mais contrairement à toi, moi je n'ai jamais abandonné.»

Je m'étais interrompu quelques secondes, reprenant mon souffle. J'avais la gorge sèche et les mains légèrement tremblantes :

« La preuve : où étais-tu ce matin pendant les heures d'entraînements? Pendant que je prouvais à tous les autres que je n'allais pas foutre en l'air tout ce pourquoi je me suis accroché pendant toutes ses années. Mais toi, t'as laissé tomber. Oui, toute cette histoire m'a touché, bien plus que je ne l'aurais imaginé. Et si tu veux tout savoir, oui j'ai pleuré. Mais je n'ai jamais abandonné. Jamais. Si moi je n'en ai pas le droit, alors toi encore moins. Il t'a fallu plus de dix ans pour arriver là où tu en es. Mais il t'a suffi moins d'une matinée pour te laisser abattre. »

Après tout cela, je me demandais ce que j'attendais vraiment. De lui, de moi ou bien des autres.
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Bae Min Woo
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MessageSujet: Re: [Flashback] Do you want a cup of grape juice? ▬ ft Seo Han Kyung    [Flashback] Do you want a cup of grape juice? ▬ ft Seo Han Kyung  EmptyMar 7 Aoû - 17:21

Il me regardait dans les yeux maintenant. Ils étaient grands ouverts, ne s’attendant sûrement pas à être démasqué. Mon regard soutenait le sien, ne flanchant pas devant la grandeur de son corps. Il aurait beau essayer de me péter la figure, je n’aurais pas peur. Mais il n’avait aucun intérêt à le faire, donc j'avais encore moins de raisons d'avoir peur, ça le mettrait dans le pétrin autant que moi. C'était peut-être le seul point attirant pour lui. Qu’il avait pleuré n’était pas vraiment un problème, ça ne faisait pas de lui un faible, bien sûr que non. Néanmoins, qu’il avoue sa peine l’aurait décrédibilisé pour lui face à moi. Pas pour moi, mais pour lui, vous voyez ? C’était petit je sais, mais je pouvais avouer que je croyais en sa défaite intellectuelle, je n’aurais pas dû me réjouir d’avance. Je devenais un peu trop vicieux à mon propre goût. Après tout, il était dans le même marasme que moi, je n'avais sûrement à le traiter comme ça, il devait être dans un état mental proche du néant, mais c’était lui qui était venu me titiller, alors je n'avais pas vraiment eu le choix. Disons-le plutôt ça comme ça, pour ma bonne conscience. Nos relations avaient toujours été comme ça en plus, j'aurais préféré l’ignoré dans un moment comme celui-ci mais au final, ce n’était qu’une routine, même ça. Seul le contexte changeait, ce qui nous perturbait un peu plus, je le tenais par la chemise après tout. Sa voix te tira de ta réflexion intérieure.

    « C'est à cause de mes allergies ! »

C’est ce qu’il m’avait répondu, un air presque sérieux peint sur le visage. Il pensait franchement que j’allais croire ses salades quand même ? J'hésitais entre lui rire au nez et le frapper. Il me prenait pour un débile en fait. Il ne devrait pas, même si j’étais loin d’être l’humain le plus brillant du monde, je croyais bien défendre mes neurones face au monde, surtout quand j’avais des arguments. Et c’était le cas. Je pouffais ouvertement de rire maintenant, ne le lâchant pas des yeux pour autant, je lui ai sorti :

    « Mec, ne te moque pas de moi, veux-tu, t’es allergique aux piqûres d’abeilles ! Si elles t’avaient piqué, tu serais enflé comme un ballon à en crever, pas en train de chialer désespérément ! »

J’avais dit ça comme ça, ça avait fusé dans les airs comme un pétard que l'on éclate derrière un professeur : inattendu, choquant, prenant l'autre au dépourvu. Je m’attendais à de l’énervement, ce n’était pas ce que je cherchais premièrement mais ça aurait été compréhensible. Je scrutais ses yeux, dans l’attente du moindre changement. Il écarquilla les yeux si grands que je reculais d’un pas sous la surprise, je devais avoir la même tête de crétin que lui, moins à l’extrême, je l’espérais. Mes parents avaient assez pris soin de mes oreilles pour qu’elles ne soient pas décollées, au moins. Je lâchai ensuite doucement prise sur lui et le poussai brutalement, le faisant s’éloigner de quelques pas. Il était clairement abasourdi par mes propos.

    « C-comment est-ce que tu sais pour mes allergies? Je ne l'ai jamais dit à personne. »

Cette question me laissa pantois un instant, je n’en avais strictement aucune idée. Des fois on apprend les choses comme ça, avec le temps, les ragots, les amis. Je connaissais pas mal de choses sur cette crapule, quand même. Objectivement, ses qualités valaient largement ses faiblesses, en tout point. Il était probablement un peu trop innocent à mon goût, peut-être était-ce pour ça que nous avions commencé ce jeu bête et qui commençait progressivement à devenir méchant. La meilleure solution était de partir et de le laisser en plan, je devais me reprendre. M'énerver dans un moment pareil ne faisait que montrer un peu plus ma faiblesse face à ça. Même s'il devait sûrement se le représenter autrement, le connaissant. Doucement, un air neutre se dessinait sur ses traits, il prit la parole simplement.

    « Tu sais, toi et moi, on n'est pas si différent que cela près tout et je crois que tu le sais aussi bien que moi. Mais contrairement à toi, moi je n'ai jamais abandonné.»

C'était une pure constatation, venant de sa part. Et il n'avait pas tort, du moins sur la première partie. Evidemment qu'il n'était pas différent de moi, comment pourrions-nous continuer ce genre de relation "I hate you" "Me neither!" autrement ? Avec le temps, j'avais appris à appréhender la moindre de ses réactions, surtout quant à ses faiblesses, naturellement pour un joueur comme moi. Ça ne m'autorisait pas à le juger, alors de quel droit se permettait-il de juger de mon prétendu abandon ? Depuis quand avais-je abandonné ? Avais-je déjà réellement pensé à le faire ? Toutes ces questions trouvaient une réponse négative au fond de mon esprit tandis que je prenais une grande inspiration, me préparant à répondre à son air un peu trop sur de lui pour ce genre d'affirmation, mais il me coupa une fois de plus dans mon élan.

    « La preuve : où étais-tu ce matin pendant les heures d'entraînements? Pendant que je prouvais à tous les autres que je n'allais pas foutre en l'air tout ce pourquoi je me suis accroché pendant toutes ses années. Mais toi, t'as laissé tomber. Oui, toute cette histoire m'a touché, bien plus que je ne l'aurais imaginé. Et si tu veux tout savoir, oui j'ai pleuré. Mais je n'ai jamais abandonné. Jamais. Si moi je n'en ai pas le droit, alors toi encore moins. Il t'a fallu plus de dix ans pour arriver là où tu en es. Mais il t'a suffi d'une matinée pour te laisser abattre. »

Sa répartie m'avait sûrement impressionné, sur le coup. J'avais eu ce que je voulais mais je n'étais pas satisfait comme je l'aurais souhaité. Il m'avait plus fait tomber que lui, pour le coup. Était-ce seulement valable ? Parce qu'en plus je n'en avais pas le droit. Ok. Et sinon il se prenait pour mon père ? En fait, il me prenait vraiment pour un attardé.

    « J'ai passé la nuit au conservatoire." avais-je soufflé calmement, baissant lâchement le regard. "Je ne compte pas abandonner, même si tu t'en délecterais." Je marquais une pause pour prendre une grande inspiration. "Je n'abandonnerai pas, j'estime de moi-même en avoir le droit. Tout le monde à le droit de lâcher prise, alors pourquoi pas moi ? Mais ne te méprends pas, ça n'arrivera pas. Parce que j'ai cette agence dans les tripes, parce que mon rêve est de caresser un jour le statut d'idol, parce que j'aime assez ce que je fais pour n'avoir loupé que deux jours en dix ans. »

Dix ans. Rien que de dire ces mots ça me foutait une claque. J'avais passé plus de temps ici qu'avec ma famille. Si on m'avait demandé où j'aurais préféré passer ces années à l'époque, je n'aurais pas pu vous répondre autre chose qu'un petit "Dans les bras de papa~ !". Maintenant, mes pensées avaient évolué mais ne différaient pas tant que ça. J'avais juste l'impression de m'acharner pour un rêve fictif. Je croyais que ça allait payer. Je voyais mon père vieillir sans pouvoir profiter de lui plus, parce que justement, je n'avais pas envie d'abandonner. J'y avais pensé, mais j'en étais et j'en serais incapable. Voilà mon raisonnement. Je me devais à moi-même d'être patient pour mes propres aspirations, et je me sentais égoïste pour ça, mais j'étais obligé de l'être.

    « Par contre je ne peux pas nier une chose, nous ne sommes pas si différents. »
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Seo Han Kyung
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MessageSujet: Re: [Flashback] Do you want a cup of grape juice? ▬ ft Seo Han Kyung    [Flashback] Do you want a cup of grape juice? ▬ ft Seo Han Kyung  EmptyVen 10 Aoû - 22:41

Vous m'auriez demandé sept ans plus tôt pourquoi j'en voulais tant à Min Woo, je vous aurez répondu : « parce qu'il m'a envoyé dans le bureau du Principal dès mon premier jour à l'ASE. »
Quatre ans plus tôt, « parce c'est un p'tit con. »
Aujourd'hui, « parce que... »

« Nous ne sommes pas si différent. »
C'était ça la vraie raison. Un gamin qui m'aurait fiché dès le premier jour, il aurait pu y en avoir un autre, tout comme celui qui aurait fait des sept dernières années de ma vie un enfer. Mais un dont les grandes lignes de l'histoire ressemblaient à celles qui composaient la mienne, des comme lui, il ne pouvait y en avoir qu'un seul. Min Woo avait juste était tout cela à la fois.

Il était alors le seul à pouvoir comprendre ce que je ressentais, ce que ça faisait de se battre pour atteindre un but précis avec tant d'ardeur et qu'au dernier moment, alors que vous en êtes si proche, tellement proche que vous pouvez le frôler du bout des doigts, le sol se fissure sous vos pieds, un brèche s'ouvre et vous avale tout entier, vous et vos espoirs qui vous semblent tout à coup si loin et si fictif, si vain que pendant la chute, vous vous demandez s'il y a encore des raisons pour s'y accrocher. Alors, vous vous laissez tomber à une vitesse affolante. Vous regardez le ciel une dernière fois en vous disant que vous n'en reverrez sûrement jamais la couleur. Puis, vient l'impact. Celui qui vous brise les os un par un dans une douleur horrifiante, à vous couper toute envie de respirer de peur de souffrir davantage, de repenser à vos rêves déchus par crainte de sentir le sol se dérober une nouvelle fois.

Cet impact, c'est aussi ce qu'on appelle la réalité. S'en prendre une grande claque dans la gueule, c'est ce qu'il doit y avoir de plus douloureux.
Pour Min Woo et moi, ç'avait été de comprendre que quoi que l'on fasse, on ne pourrait pas empêcher nos frères d'avancer, de débuter avant nous. On ne reviendrait pas en arrière.

Alors oui, je comprenais cette envie qu'il avait eu de tout lâcher pour un moment. Rien qu'une seule fois consacrer son souffle et son temps à une toute autre chose, de faire comme s'il y avait un autre univers juste à côté qui attendait que l'on se jette dedans à corps perdu. Mais quand votre vite ne se résumait qu'à cela, que vouliez-vous faire ? Le monde n'allait pas s'arrêter de tourner sous prétexte qu'on en décidait ainsi. Bien au contraire. Dans votre bulle, ce serait peut-être le cas. Mais, à l'extérieur, les autres ne se priveraient pas pour vous bousculer, vous piétiner, vous écraser et vous passer devant. Et Dieu sait combien le feront si vous à côté, vous ne faites rien pour les en empêcher.

C'est pour cette raison que j'avais du mal à comprendre pourquoi il s'était relâché. Min Woo a toutes les capacité, les qualités qu'il faut pour réussir, pour atteindre son but et du talent à revendre. Je n'avais jamais pu le nier.
Tout cela, je pensais qu'il faudrait que je lui dise un jour. Peut-être. Mais qu'en ferait-il ? Il en rirait probablement, me prendrais pour un imbécile, encore plus que ce n'était déjà le cas. Mais au point où on en était, je me suis juste dit que je n'avais plus rien à perdre.

« J-je... »
« Minho ! Rends moi mon jus de raisin ! »
« Cours plus vite Kibum !
»
Mais ces deux gamins qui se couraient après en avait décidé autrement. Le plus grand des deux -Minho si j'avais bien compris- tenait fièrement en l'air une brique de jus de raisin qui, vraisemblablement ne lui appartenait pas. Je le voyais se retourner vers le plus petit des deux -Kibum- qui le poursuivait, voulant à tout prix récupérer son bien.

En les regardant, j'avais l'impression de nous revoir, Min Woo et moi, dans la cafétéria sept ans auparavant. J'avais décidé de me prendre un jus de raisin mais un gamin -que je n'ai jamais revu par la suite- m'étais rentré dedans brusquement et Min Woo s'était retrouvé au mauvais endroit, au mauvais moment, vêtu d'un t-shirt blanc -sûrement neuf.

Je n'avais même pas eu le temps de m'expliquer qu'il me sautait au cou. Résultat des courses, on s'était tous deux retrouvé dans le bureau du Principal. C'était mon premier jour et je venais sûrement de faire la rencontre la plus catastrophique de toute mon existence. Pas très bonne pour une première impression, n'est-ce pas ?

« Au final, si on s'en souvient bien, tout a commencé avec un pauvre jus de raisin. »
En y repensant, c'était vraiment bête. Tellement que je ne pouvais plus m'arrêter de rire. Je rigolais tout seul, en regardant les deux garçons s'éloignaient, un sourire peint sur chacun de leur visage. Min Woo me lança un regard interrogateur. Il allait encore me prendre pour un fou.

« Tu ne t'en rappelles pas ? » lui demandais-je.
Visiblement, non.

« Tu sais, ce fameux jus de raisin qui a malencontreusement fini sa course sur ton beau t-shirt blanc, il y a sept ans ! »
Je ne lui laissais pas le temps de m'accuser de coup monté ou de me traiter de tous les noms d'oiseaux qui lui auraient traversés l'esprit, tous plus colorés les uns que les autres.

« Je tiens à dire pour ma défense, -j'avais levé la main droite comme si je comparaissais en cours de justice-, que ce n'était absolument pas voulu. Et je me serais excusé si tu m'en avais laissé le temps, au lieu de me sauter dessus comme un sauvage. Je vais finir par croire que c'est une habitude que tu as, de me sauter dessus comme ça. »
Et moi, celle de parler plus que je ne le devrais.
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